Vous avez été arnaqué sur Leboncoin, sur Facebook, sur un site de rencontre ? Savez-vous que ces arnaqueurs sont souvent basés en Afrique, en Côte d’Ivoire précisément ?
La technique du conte de fées
Sur leurs PC d’un autre âge, deux "brouteurs" écrivent à leur victime, des mots d’amour pour les dépouiller. Koné, 19 ans, drague en espagnol, langue qu’il ne maîtrise pas : J’essaie de traduire avec la traduction google et ça marche. Ça fait des mois, que j’entretiens cette conversation. C’est un vrai travail, il faut être vraiment courageux, ce n’est pas facile. Tu peux faire tout ça pendant des mois et, tu ne gagnes rien. Si elle tombe vraiment amoureuse, elle voudra t’aider à te faire venir en Europe. L’argent qu’elle t’envoie, tu le prends, tu le dépenses jusqu’à ce qu’elle comprenne que tu ne l’aimes pas.
Les techniques de drague sont plus sophistiquées pour son complice Kader, 24ans : Je suis en train de me faire passer pour une femme, pour soutirer de l’argent à mon " ami occidental ". Il m’a promis de m’envoyer 700 euros.
19 000 euros en quelques semaines
Kone et Kader sont des gagne-petit… Ceux qui s’en sortent mieux, arrivent a se payer un smartphone de luxe. L’équivalent de 4 mois de salaire ivoirien. Pratique car avec ce téléphone, Yao opère directement de la terrasse d’un café grâce au wifi. Le "brouteur" se fait pour un jeune mannequin français dont il vole la vie sur instagram.
On gagne plus que les fonctionnaires ivoiriens. Sur une seule " cliente", je me suis déjà fait 19.000 euros. Elle est amoureuse et on communique toujours ensemble actuellement.
Aucun de nos prédateurs du web n’a vraiment de remords, brouteurs c’est pour eux, un métier pour sortir de la misère. La Côte d’ivoire fait en effet partie des pays les plus pauvres au monde, internet est donc une aubaine, un travail à temps plein, pour ses jeunes désœuvrés.
Certains brouteurs sont même devenus des stars locales à Abidjan : ils se filment, jetant des billets de banques sur les pistes de danse. Un affront de plus, pour les autorités locales, impuissantes à endiguer ce fléau.
Document en provenance de :www.rtbf.be
Comments